Décider de ne pas décider, est-ce décider?


Depuis quelques temps les réunions où on ne décide de rien s’enchaînent et se ressemblent. La dite réunion se termine juste sur la fixation d’une nouvelle réunion pour… voir ce qu’on pourra éventuellement décider. Cette façon de faire est-elle la preuve d’une gestion responsable?
Bonne question.

Il n’y a pas que dans le microcosme social et professionnel dans lequel j’ai la chance d’évoluer que cette façon de faire me frappe. J’ai l’impression que le monde navigue sur une mer d’incertitudes avec nonchalance, attendant d’être au calme, au sec et au port pour tirer des bilans, revoir des stratégies et enfin décider. Mais y a-t-il seulement encore un port? Je ne pense pas. Notre monde est de plus en plus volatile, incertain, mouvant. Il faut absolument développer sa capacité à être agile et à saisir la balle au bond. Et donc, à décider vite et bien, en mesurant les risques et en… assumant les conséquences.

Certes, il est sage de ne pas confondre urgence et précipitation. Mais à moins d’être un adepte du “faire et défaire, c’et toujours travailler”, du “il faut décider en connaissance de cause”, d’être atteint(e) de réunionite aigüe et d’aimer ça, il y a de quoi devenir légèrement impatient(e) quand les semaines perdues se suivent inexorablement et que les conséquences de cette inaction finissent par se déchaîner. Ou que tout simplement, les opportunités se ratent.

Pourquoi ne pas décider?

1. Manque d’éléments pour pouvoir prendre une décision. Ca, c’est une raison valable. Mais c’est aussi un signe que la réunion est mal préparée. Ou que la réunion n’est pas une réunion de décision mais une réunion de préparation. Dans ce cas, il suffit juste d’être clair sur l’objectif afin d’éviter toute frustration et il n’y aura pas de mal.

2. Manque de courage. Et oui, nous sommes belges. Et oui, nous avons le consensus inscrit dans nos gênes. Mais bon, gérer c’est décider. Et on ne peut pas plaire à tout le monde. Donc un peu de courage que diable. Assumons nos positions, nos idées, nos projets et tranchons.

3. Manque de contacts sociaux. Se réunir, c’est se rencontrer. J’en viens à me demander si les personnes atteintes de réunionite aiguë ne sont pas en fait en manque de contacts sociaux réels. Cela pourrait justifier cet inlassable renvoi de la décision aux calendes grecques.

4. Manque de clarté dans la délégation du pouvoir de décision. Qu’y a-t-il de plus frustrant que de faire des réunions avec des personnes qui, aussi sympathiques soient-elles, ne peuvent pas décider. O rage. O temps perdu ennemi.

Quelle que soit la raison, décider de ne pas décider, c’est peut-être décider dans une micro mesure mais ce n’est pas gérer de façon efficace. C’est reporter à plus tard une décision qui devra de toute façon être prise. C’est mettre en suspend des ressources, des compétences, du temps, de l’argent qui pourrait être consacrer à atteindre des résultats, à relever des défis, à faire avancer le schmilblik.

Alors, soyons courageux. Décidons.
Et continuons à rayonner de bonheur autour de nous.

2 thoughts on “Décider de ne pas décider, est-ce décider?

  1. Bonjour Miss Philomène
    Merci pour cet article décisif (!)
    Quand vous dites “nous sommes belges”, j’ai envie de vous répondre “en France nous avons les mêmes gènes” car la décision semble souvent un horizon toujours repoussé dans les échanges en entreprise. Procrastination du moment où il faut trancher, nouvel élargissement de la palette des choix au moment où les critères permettent de choisir pour de bon, recherche de tous les paramètres pour être bien sûr(e) de ne pas se tromper… voici ce que j’observe quotidiennement autour de moi. Et c’est fatigant pour tous ceux qui à l’inverse, aiment trancher et acceptent l’idée de ne pas faire, peut-être, le meilleur choix.
    Décider de ne pas décider, ça libère !
    Merci

    • Merci Karine! Et en effet, la stature du status quo, du compromis n’est pas une exclusivité belge. Merci pour ton commentaire et Happy moments présents et à venir!

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