Top manager et maman, oui c’est possible ET épanouissant!

La presse belge se déchaîne en cette fin février sur le nombre de femmes aux fonctions-clés de l’administration fédérale du royaume. Une femme Président sur 12. 15 femmes sur 91 directeurs généraux, soit un petit 14% des fonctions-clés de l’administration. Hendrik Bogaert, Secrétaire d’Etat à la Fonction Pubique réclame 30% de femmes au top fédéral.

Et pourtant…
L’organisation dans laquelle je travaille, le SPF (= ministère) de la Sécurité sociale belge emploie 62% de femmes, tout niveau de fonction confondu. En août 2011, nous étions plus de 35% de femmes à des fonctions dites A3 ou plus (comprenez par là l’équivalent d’un master universitaire + au moins 9 années d’expérience). Et nous représentons 30% des sièges du Comité de Direction.

Une recette magique?
Il y a plusieurs choix managériaux d’importance qui contribuent à cette situation de qualité pour l’équilibre femme-homme.

1. A compétences équivalentes, la préférence est donnée à une femme.
Cette politique de recrutement a été insufflée depuis des années par Frank Van Massenhove, Président du SPF (www.frankvanmassenhove.org). Il a convaincu son comité de direction qu’une femme possède des qualités de relations interpersonnelles, de recherche de l’intérêt commun et d’organisation plus développées que ses collègues masculins. Frank donne souvent l’exemple suivant “demandez à une jeune maman qui a eu un enfant en bas-âge ayant plus de 40° de fièvre pendant quelques jours comment elle réagit au stress professionnel. Ces femmes ont développé une capacité à rester calme, organisé et déterminé dont les hommes feraient bien de s’inspirer”.

2. Un environnement de travail flexible.
La plupart de nos fonctions sont remplies par des knowledge workers. Traiter et ajouter de la valeur à l’information ne requiert pas d’être assis dans un bureau fixe à 100km de chez vous. Au SPF, 92% de nos collaborateurs peuvent télétravailler. 69% le font réellement, jusqu’à 3 jours par semaine. Chacun peut s’organiser comme il le veut en terme de lieu, d’horaire et de façon d’atteindre ses objectifs, pour autant que les résulats suivent et qu’il n’empêche pas ses collègues de bien fonctionner.

3. Une culture de résultats, basée sur la confiance.
Liberté + responsabilité = bonheur + performance. Ce que veut une organisation, c’est être performante. Et elle le sera d’autant plus si ses collaborateurs sont heureux. Par conséquent, nous offrons la liberté à nos collaborateurs de s’organiser, de fixer en équipe les résultats à atteindre et ceux-ci prennent la responsabilité de respecter leurs engagements. C’est aussi simple que cela (mais ok, ça prend du temps à organiser, je le concède).

And so what?
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 62% de femmes, 35% dans les fonctions supérieurs, un leader sur 2 est une femme. Tout cela sans politique écrite de diversité. 88% d’employés satisfaits à très satisfaits. Un taux de départ inférieur de 25% à la moyenne fédérale. Une productivité en hausse de 20% avec une diminution globale de l’effectif (presque -10% en 2 ans).

Et?
Et on ne parle bien que de ce qu’on connaît.
Je suis à la tête du département du Patrimoine Humain (RH) du ministère et membre du Comité de Direction. Je suis avant tout maman d’un petit garçon de 5,5 ans. Je le dépose tous les jours à l’école à 8h30. Je suis à 15h30, sauf exception à l’école. Je travaille le mercredi de la maison. Entre 15h30 et 19h30, je prends mes appels. Je vérifie mes emails une fois par heure et je traite les plus urgents.

Mais ma priorité dans ce créneau horaire, c’est mon fils et son épanouissement. Et une fois au lit, je reprends mes dossiers.
Au niveau professionnel, mon équipe et moi sommes en phase avec nos objectifs et nos collègues sont à 82,7% contents des services que nous leur rendons.

Bref, je suis une heureuse maman dans une fonction dirigeante au sein de l’administration fédérale.
CQFD.

Au pays de Candy
Bon, ok il faut bien l’avouer.
Il y a des jours où tout n’est pas “roses et violettes”. Oui, il y a du stress, de la fatigue… tout comme pour vous. Il y a des imprévus qui m’obligent à mettre l’accent parfois sur la vie privée, parfois sur la vie professionnelle, parfois sur la vie sociale…
Mais avoir un employeur qui valorise mes compétences plutôt que mon appartenance à l’une ou l’autre gente, c’est extrêmement gratifiant.
Avoir un employeur qui attache plus d’importance à ce que je délivre comme résultat plutôt qu’au temps et à l’horaire que je passe au bureau, c’est épanouissant.

Vous en doutez? Je vous souhaite du fond du coeur de trouver un employeur qui vous permette de l’essayer…. ce sera l’adopter.

Et d’ici-là, rayonnez de bonheur autour de vous. On vous en remerciera.

PS: si vous voulez contribuer à mon bonheur, c’est ici que ça se passe : http://bit.ly/yn1XmX

Et re-PS :Ce billet d’humeur n’est pas dû qu’à l’actualité. Voici un autre article publié il y a 2 ans par Kluwer : http://bit.ly/zdth5R

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